Le célèbre fabricant français de chaussures Kickers va-t-il disparaître ?

La marque française de chaussures Kickers, innovante dans les années 1970 avec ses modèles conçus pour être portés sous un jean, traverse aujourd’hui de grandes difficultés. Au milieu des années 1990, la marque bretonne connut un regain de popularité grâce à Internet. Au Royaume-Uni, ses chaussures emblématiques devinrent après 2000 un élément de certaines sous-cultures musicales. Fin octobre, la société mère de la marque emblématique a dû demander la protection contre ses créanciers.

Le groupe français Royer, fondé en 1945, lutte actuellement pour sa survie. Fin octobre, le groupe a introduit une demande de placement sous protection judiciaire auprès du tribunal de Rennes. Les e-mails ne reçoivent plus de réponse — même l’adresse générale renvoie des messages d’erreur — mais les sites Internet fonctionnent toujours et les clients peuvent encore acheter des chaussures en ligne. La seule question est de savoir si les commandes seront encore livrées.

À peine trois jours avant la demande de protection judiciaire, Kickers lançait encore sa nouvelle collection automne-hiver, inspirée des chaussures à semelles épaisses, de véritables plateform shoes.

Kickers, une histoire glorieuse

En 1970, le fondateur de Kickers voulait créer des chaussures pouvant être portées avec un jean et un t-shirt. Les modèles rencontrent immédiatement un grand succès et apparaissent dans des films et des émissions de télévision. Des musiciens connus comme David Bowie ou les membres de The Who portent des Kickers. Les caractéristiques distinctives sont un point rouge et un point vert sous le talon, ainsi qu’une petite étiquette latérale portant le nom de la marque, comme sur un jean. Les semelles étaient en « crêpe », un caoutchouc crème. Le cuir était souvent du suède ou un cuir lisse brun clair, typique des années 1970. Plus tard, il y eut même des modèles en denim. Kickers était la chaussure des hippies et des non-conformistes.