Les États-Unis ont interdit de séjour cinq personnalités européennes engagées dans la régulation des plateformes numériques, dont l’ancien commissaire européen Thierry Breton (photo). Washington les accuse de promouvoir une censure extraterritoriale contraire à la liberté d’expression américaine. Paris dénonce une décision « inacceptable » et un climat de chasse aux sorcières. Au-delà du cas Breton, c’est l’affrontement idéologique entre l’Union européenne et l’administration Trump sur la souveraineté numérique qui s’expose au grand jour.
Les tensions transatlantiques autour de la régulation du numérique viennent de franchir un seuil inédit. Mardi, l’administration américaine a annoncé des restrictions de visa visant cinq personnalités européennes impliquées dans la lutte contre la désinformation et la régulation des grandes plateformes technologiques. Parmi elles figure l’ancien commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, figure centrale de l’architecture réglementaire européenne en matière numérique. Une mesure immédiatement dénoncée par Paris et Bruxelles, et qui révèle l’ampleur du bras de fer idéologique engagé entre Washington et l’Union européenne.
Selon le département d’État américain, ces personnalités auraient participé à des actions assimilables à de la « censure », en exerçant des pressions sur des plateformes américaines afin de limiter ou sanctionner certains contenus jugés problématiques. Pour Washington, il s’agit ni plus ni moins d’une ingérence étrangère dans le débat public américain, contraire au premier amendement et aux intérêts stratégiques des États-Unis.
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