L’antagonisme entre les deux grands partis se joue aussi sur le plan de la définition des cartes électorales. La pratique, dite du « gerrymandering », participé à favoriser l’un ou l’autre parti pour gagner des majorités parlementaires.
Les majorités parlementaires aux Etats-Unis ne tiennent souvent qu’à un fil. C’est le cas actuellement dans la capitale fédérale de Washington à la Chambre des représentants, où la majorité des républicains est ténue (219 sièges contre 212). Donald Trump, qui souhaite logiquement garder un Congrès uni sous ses ordres, ne se contente plus d’espérer convaincre ses administrés de pousser à ce que le contrôle des deux Chambres lui demeure acquis. Le président américain a en effet, chose dont s’inquiètent légitimement nombre d’observateurs, participé à convaincre les législateurs du Texas, deuxième Etat le plus peuplé des Etats-Unis, à ce que soient revues, par procédure spéciale, le découpage des cartes électorales. Ces cartes électorales déterminent qui, et de quelle couleur politique, sont les hommes et femmes envoyés à la Chambre des représentants fédérale pour représenter leur circonscription. La majorité texane étant dévolue aux républicains, la redéfinition des cartes opérée par ces derniers leur sera bien évidemment favorable, cinq sièges fédéraux pouvant basculer du côté de la droite, ce qui participerait à solidifier les chances du président américain de garder le Congrès sous contrôle.
Cette pratique, avalisée hier par le parlement texan, est, fait singulier, faite « hors des clous » : la tradition veut en effet que l’on procède au redécoupage des circonscriptions tous les dix ans, après le recensement décennal de la population.
La réponse californienne
Plus haut, plus à l’Ouest, la Californie, dirigée elle par les démocrates, n’a pas manqué l’occasion de réagir à ce coup de force en lançant une procédure – procédure qui s’annonce compliquée ; les règles en la matière étant sur place différentes de celles du Texas – pour redéfinir elle aussi ses propres cartes, à l’avantage, on peut s’en douter, de la gauche. Ceci de manière à restaurer un certain équilibre : si le projet du gouverneur Gavin Newsom aboutissait, la Californie pourrait faire récupérer aux démocrates cinq sièges.
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