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Avoirs russes : L’UE accentue sa pression sur la Belgique, Bart De Wever fait de la résistance

par Rédaction

Les chefs de la Défense européens multiplient les appels à la Belgique pour qu’elle accepte d’utiliser les avoirs russes gelés afin de financer l’achat d’armes pour l’Ukraine. Ils évoquent une pénurie possible de munitions à Kiev d’ici le printemps.

Le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson, estime que l’Ukraine « a besoin de puissance financière », tandis que son homologue néerlandais Ruben Brekelmans voit dans cette mesure un signal destiné à montrer à Moscou la détermination européenne. Berlin soutient également le plan.

Mais au centre du dispositif, il y a Bruxelles – et surtout Bart De Wever. Près de 185 milliards d’euros d’avoirs russes sont immobilisés chez Euroclear, ce qui fait de la Belgique l’arbitre décisif. Et Bart De Wever refuse de céder à ce qu’il considère comme une fuite en avant juridique et diplomatique.

Pour le Premier ministre, puiser dans les actifs russes comporte deux dangers majeurs :

  • un risque juridique considérable pour l’État belge et pour Euroclear, dont le CEO a menacé de poursuivre l’Union européenne
  • un risque diplomatique qui pourrait compromettre de futures négociations de paix en offrant à Moscou un prétexte pour durcir sa position

Les réticences belges ont encore été renforcées par la position de la Banque centrale européenne, qui aurait refusé d’apporter la moindre garantie financière. Un signal lourd, que beaucoup à Bruxelles préfèrent ignorer.

Malgré cela, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, presse la Belgique de changer de cap. Elle défend un mécanisme de « prêt pour réparations » adossé aux actifs gelés, qu’elle présente comme la seule option réaliste. Elle assure que les autres États membres partageraient les risques — une promesse que Bart De Wever sait très théorique lorsque les contentieux financiers éclatent.

Pendant ce temps, l’envoyé américain Steve Witkoff se rend mardi à Moscou pour un nouveau round de discussions. Certains à Bruxelles craignent que Kiev soit poussé à des concessions.

Dans ce contexte, la Belgique fait face à une pression grandissante à l’approche du sommet européen du 19 décembre. Mais Bart De Wever reste ferme : prudence juridique, responsabilité institutionnelle et refus de sacrifier la sécurité financière du pays sur l’autel de l’urgence politique.

La rédaction

(BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK)

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