Une attaque terroriste antisémite d’une violence inédite a frappé dimanche soir la plage de Bondi, à Sydney, lors d’une célébration de Hanouka. En une dizaine de minutes, deux hommes armés ont ouvert le feu sur des familles, faisant au moins quinze morts et des dizaines de blessés. Le geste désespéré d’un passant, qui a désarmé l’un des assaillants au péril de sa vie, a sans doute évité un carnage plus vaste encore. Au-delà de l’horreur, l’attentat ravive en Australie le débat sur l’antisémitisme, la sécurité et l’efficacité de lois sur les armes longtemps présentées comme un modèle.
La lumière tombait doucement sur Bondi Beach lorsque les premiers coups de feu ont déchiré l’air. Il était un peu avant 19 heures, dimanche, et des centaines de personnes s’étaient réunies dans le parc en surplomb de la plage pour célébrer le premier soir de Hanouka. Des enfants tenaient des ballons, des familles partageaient des beignets, des prières et des chants s’élevaient face à l’océan. En quelques secondes, ce décor familier et paisible s’est transformé en scène de guerre.
D’après les témoignages et les images désormais largement diffusées, deux hommes vêtus de noir, armés de fusils longs, ont avancé calmement vers la foule depuis une passerelle piétonne. Ils ont ouvert le feu sans sommation, méthodiquement, rechargeant leurs armes tandis que les participants tentaient de fuir ou de se mettre à couvert. Les tirs, plus d’une quarantaine selon plusieurs survivants, ont duré près de dix minutes. Dix minutes qui ont suffi à provoquer l’une des attaques antisémites les plus meurtrières de l’histoire australienne.
Dix minutes de chaos sur l’une des plages les plus célèbres d’Australie
Les récits concordent : la panique a été immédiate et totale. Des parents ont attrapé leurs enfants à bout de bras, d’autres se sont jetés derrière des voitures, des palmiers ou des bancs. Des restaurants voisins ont été confinés à la hâte, des nageurs rappelés de l’eau par les sauveteurs. « Tout est devenu chaos. Des enfants criaient, des gens tombaient, on ne savait pas d’où venaient les balles », a raconté un témoin. Plusieurs victimes ont été touchées alors qu’elles tentaient de protéger leurs proches.
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