Devant le tribunal de l’entreprise de Tournai (photo), les avocats de TotalEnergies ont dénoncé mercredi ce qu’ils qualifient d’“action coup de poing” menée par l’agriculteur Hugues Falys, soutenu par Fian, Greenpeace et la Ligue des droits humains. L’exploitant de Bois-de-Lessines attribue ses pertes liées aux orages et aux sécheresses des dix dernières années aux activités fossiles de la multinationale, qu’il a attaquée en justice en 2024.
Pour la défense, la démarche frôle l’absurde : imputer à une seule entreprise une responsabilité proportionnelle dans un phénomène planétaire complexe, fruit d’un système énergétique vieux de plus d’un siècle. TotalEnergies représente un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier mondial. “On voudrait faire croire que cette société serait le moteur unique du réchauffement climatique. C’est intenable en droit comme en réalité”, a insisté Me Sébastien Champagne.
Les avocats estiment qu’il ne s’agit pas d’une demande d’indemnisation classique mais d’une opération militante destinée à imposer une vision idéologique : “Ce n’est pas David contre Goliath mais TotalEnergies contre un collectif organisé”, dénonce la défense, qui fustige des injonctions irréalistes visant à obliger l’entreprise à réduire sa production et ses émissions. Selon elle, ces mesures ne changeraient rien à la situation de Hugues Falys ni à son éco-anxiété, et encore moins à l’évolution globale du climat.
La firme rappelle par ailleurs qu’elle s’est engagée vers la neutralité carbone d’ici 2050 et qu’elle a déjà pris des mesures substantielles, notamment via la distribution de biocarburants.
Le procès reprendra les 21 et 23 janvier, avec les questions et répliques des parties.
La Rédaction
(Photo Belga : Geoffrey Devaux)
