En 1979, une partie substantielle de la gauche appelait de ses vœux la révolution khomeyniste. Elle devait libérer le peuple iranien du joug du Shah, marionnette des Américains. Les communistes iraniens étant associés à la révolution, Khomeiny était perçu comme un nouveau libérateur allié à des « laïques ». Khomeiny finira par se débarrasser des “marxistes impies” qui finiront en exil ou exécutés. En 2025, la mollarchie bénéficie de la même mansuétude… et du même aveuglement. Tour d’horizon.
Dans Pourquoi les intellectuels se trompent (L’Observatoire, 2025), Samuel Fitoussi rappelle combien l’érudition ne vaccine pas contre la bêtise ou l’extrémisme. Au contraire, la culture pourrait même prédisposer à l’erreur. Il dégaine alors une mitraillette de citations : huit intellectuels cambodgiens diplômés de la Sorbonne ont contribué au génocide de deux millions de personnes.
Jean-Paul Sartre écrit dans un entretien à Actuel en 1973 : « Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent. Je ne vois pas d’autre solution que la mort. On peut toujours sortir de prison (…) Les révolutionnaires de 1793 n’ont probablement pas assez tué. »
Bertolt Brecht, à propos des procès de Moscou : « Plus ils sont innocents, plus ils méritent d’être fusillés. » Dans La Longue Marche (Gallimard), Simone de Beauvoir loue les qualités de Mao Tsé-Toung et de son régime : « Contrairement à ce qu’il se passe dans l’Occident bourgeois noyé par son conformisme, la liberté en Chine est une réalité très concrète. Mao n’est pas plus dictatorial que Roosevelt. La Chine est dirigée par une équipe dont les membres sont liés par une étroite camaraderie. »
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