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L’Allemagne dans l’œil d’un cyclone économique inégalé depuis 1945

par Harrison du Bus
Photo: Michael Kappeler/dpa

L’image est saisissante : d’un côté, des ménages qui continuent à baisser le thermostat pour survivre à des prix de l’énergie durablement élevés ; de l’autre, un patronat qui parle de « chute libre » et de « plus grave crise économique depuis l’après-guerre ». Dans l’Allemagne du chancelier Merz (photo), la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine a laissé des cicatrices profondes, visibles aussi bien sur les factures de chauffage que dans les carnets de commandes des usines.

Selon le dernier Wärmemonitor du Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW), les Allemands ont continué à chauffer moins en 2024 qu’avant la crise énergétique. Une fois corrigée l’influence de la météo, la consommation de chaleur reste environ 7 % en dessous du niveau de 2021, dernière année « normale » avant l’explosion des prix liée à l’arrêt des importations de gaz russe.

Les ménages gardent le réflexe de sobriété, malgré un ralentissement de la hausse des prix

L’une des conclusions centrales de l’étude est que les comportements de sobriété se maintiennent. « Le Wärmemonitor du DIW montre que beaucoup de ménages chauffent toujours plus sobrement qu’avant la crise énergétique », explique la chercheuse Sophie M. Behr.
Cela alors même que la flambée des prix marque une pause relative : après des hausses de 38 %, puis 20 %, la facture moyenne de chauffage a encore augmenté d’environ 6 % en 2024, pour atteindre 12,33 centimes d’euro par kWh dans les immeubles de deux logements ou plus.

Sous la moyenne nationale, les situations restent très contrastées : à l’est de l’Allemagne, par exemple, le prix moyen atteignait 14,18 centimes par kWh, nettement plus que les 11,77 centimes relevés dans l’Ouest. Certaines régions du sud, comme l’Allgäu ou l’Oberfranken-Ost, figuraient parmi les plus abordables, avec des prix oscillant autour de dix centimes. À l’inverse, les zones les plus chères se situaient dans le nord et l’est du pays : le Mittlere Mecklenburg/Rostock dépassait les 16,5 centimes, tandis que plusieurs districts du Brandebourg et de Saxe affichaient encore des tarifs supérieurs à 15,7 centimes.

Les auteurs rappellent qu’historiquement, l’est du pays paie son énergie plus chère : entre 2010 et 2022, les prix y étaient en moyenne un cinquième plus élevés qu’à l’Ouest. En 2023, cet écart s’était un peu réduit, avant de se reconstituer en 2024. Le paradoxe est que les logements y sont souvent mieux isolés et plus récemment rénovés, ce qui limite au moins la consommation.

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