Plus de 800 acteurs du monde judiciaire – magistrats, greffiers, avocats, traducteurs – se sont réunis pour conscientiser sur le sous-financement chronique de la justice belge, s’inquiétant de la façon dont le monde politique considère la Justice.
Dans une déclaration commune historique, les plus hauts représentants de la magistrature, dont le premier président de la Cour de cassation et plusieurs procureurs généraux, ont interpellé le gouvernement fédéral et la Chambre, appelant à un dialogue constructif et à un refinancement urgent.
Les revendications portent sur la revalorisation du statut des magistrats (y compris leur pension), l’entretien des bâtiments vétustes, et des investissements dans la numérisation. Le procureur général de Bruxelles, Frédéric Van Leeuw, a pris la parole avec force, rappelant que « la justice n’a pas de prix, et pour nos décideurs, c’est bien le problème ». Il a mis en garde contre une délégitimation rampante du pouvoir judiciaire et l’emprise croissante de l’exécutif, soulignant que la justice est un contre-pouvoir fondamental au sein de la démocratie.
Le procureur général alerte sur le recul du nombre de candidats et sur le risque de ne plus attirer des profils expérimentés. Il dénonce une logique budgétaire stricte qui prime sur l’intérêt de la société. Malgré les appels répétés, le Premier ministre Bart De Wever n’a pas encore reçu les représentants judiciaires.
La rédaction
BELGA PHOTO JASPER JACOBS