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Titres-services : le MR mise sur une réforme durable face aux promesses jugées “illusoirement coûteuses”

par Rédaction
Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les libéraux bruxellois défendent une revalorisation salariale structurelle des aide-ménagères dès 2026.

La revalorisation salariale des aide-ménagères a dominé les échanges, vendredi 28 novembre, en séance plénière du Parlement bruxellois. Le secteur, qui emploie plus de 28.000 travailleuses dans la capitale, réclame depuis plusieurs mois une adaptation salariale similaire à celles déjà accordées en Wallonie et en Flandre. Pour le MR, cette hausse de 0,77 euro par heure est indispensable, mais elle doit s’inscrire dans une logique durable, loin des “fausses promesses” qu’il reproche à Défi et au PS.

« Tout travail mérite salaire. Et les 28.000 aide-ménagères bruxelloises, dont nous connaissons le courage et la pénibilité du métier, méritent une revalorisation digne de ce nom », a rappelé Clémentine Barzin, cheffe de groupe MR. Selon elle, la Région ne peut pas rester à la traîne des deux autres Régions du pays, mais elle ne peut pas non plus financer des mesures qui mettraient à mal des finances publiques déjà fragilisées.

Au cœur des critiques des libéraux : les propositions PS et Défi, qui s’appuient sur une prime exceptionnelle pour financer la revalorisation. Ce mécanisme représenterait selon le MR une dépense supplémentaire de 13,5 millions d’euros en 2025, hors du cadre budgétaire actuel. Les libéraux dénoncent un dispositif “bancal” dont les effets réels sur le salaire net restent incertains puisque cette prime serait imposable. Ils pointent également une inégalité entre les aide-ménagères encore sous contrat et celles qui ont quitté le secteur, qui ne pourraient pas en bénéficier. Le parti regrette enfin l’absence de concertation avec les entreprises actives dans le système des titres-services.

« Le secteur a besoin d’un signal fort. Nous voulons une solution pérenne, pas un one shot en inventant de l’argent que Bruxelles n’a plus », a insisté Clémentine Barzin. En conséquence, le MR s’est abstenu lors du vote sur la modification du budget 2025.

En parallèle, les libéraux ont présenté leur propre texte, une proposition d’ordonnance visant à sécuriser la revalorisation salariale dès janvier 2026. Leur approche repose sur trois leviers combinés : une augmentation du prix du titre-service de 0,77 euro pour assurer une correspondance directe entre l’effort demandé aux utilisateurs et la hausse salariale ; la suppression du plafond actuel des frais administratifs, que les entreprises jugent insuffisant pour couvrir leurs coûts ; et enfin un ajustement de la déductibilité fiscale, qui passerait de 15 à 10 %, une mesure qui dégagerait environ 6 millions d’euros par an tout en maintenant un avantage pour les ménages.

Ce texte sera examiné le mercredi 3 décembre en commission des Affaires économiques et de l’Emploi. Le MR affirme qu’il continuera à défendre une réforme “structurelle, équilibrée et soutenable”, jugeant essentiel d’assurer la stabilité d’un secteur considéré comme l’un des piliers de l’économie bruxelloise.

La Rédaction

(Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

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