La Libre relate aujourd’hui dans ses pages la rencontre du 13 juin dernier au siège de l’Empereur entre notamment le président bruxellois du PS et Conner Rousseau, qui a mené à ce que Vooruit débranche la prise des négociations pour une majorité de gauche à Bruxelles. En conséquence, le groupe socialiste francophone déposera une liste néerlandophone PS pour le parlement régional et devrait ne plus mettre de candidats Vooruit sur ses propres listes communales.
Les liens semblent bel et bien rompus entre les deux formations socialistes du nord et du sud du pays, qui partagent encore pourtant un siège situé boulevard de l’Empereur. Le journal La libre révélait hier que le PS bruxellois avait pris la décision, en conséquence à ce qu’il considère comme une « trahison » de la part de son parti frère néerlandophone de couper les négociations visant à la création d’une majorité « progressiste » à Bruxelles, de faire du PS un mouvement politique bilingue aux élections communales de 2030, et de présenter. Au niveau fédéral, enfin, alors qu’historiquement Vooruit choisissait ses propres candidats sur la liste socialiste, les socialistes francophones ne réserveront plus de place aux membres du parti socialiste néerlandophone. Comme l’estime La Libre, « le PS assèche la petite mare, de plus en plus petite, dans laquelle s’ébrouait encore Vooruit Brussels, en présentant des candidats contre lui ».
« Vooruit joue le jeu de la N-VA »
En cette journée du 13 juin, les leaders des deux partis « frères » sont réunis Boulevard de l’Empereur. Alors que Ahmed Laaoeuj se démène depuis des semaines pour former une majorité dite « progressiste » à Bruxelles, qui aurait notamment inclus le Team Ahidar et le PTB, Vooruit annonce se retirer de ces négociations, et confirme sa décision par voie de communiqué dans la soirée.
Conner Rousseau justifie sa décision par la maintien du cordon sanitaire en Flandre. Le « deal » : la N-VA maintient le Vlaams Belang dans l’opposition ; en échange Vooruit s’engage à ne pas « signer » avec le PTB à Bruxelles. L’argument, relate La Libre, irrite à souhait M. Laaouej, qui accuse M. Rousseau de s’abaisser devant les nationalistes flamands. « On ne peut pas se prétendre parti frère du PS, faire des listes électorales communes, et dans le même temps privilégier toujours, comme le fait Conner Rousseau, la stratégie fédérale avec la N-VA au détriment de Bruxelles », laisse savoir un socialiste, cité par La Libre.
« Bouchez et Laaouej se disputent avec tout le monde »
Ce mercredi, Conner Rousseau a pris le plis de commenter cette situation, estimant que M. Laaouej « s’occupe surtout des élections de 2029 », et estime que former un gouvernement de gauche à Bruxelles constituait un « projet fantaisiste qui aurait fait (de ce dernier) un ministre-Président d’une coalition avec des partis extrémistes ». Enfin, le président de Vooruit avertit, et soutient que « Bouchez et Laaouej se disputent avec tout le monde ». « Peut-être que le PS et le MR devraient envoyer d’autres personnes, et il y aurait peut-être un gouvernement , conclut-il.
Paul Magnette, de son côté, tente de gérer la pression
Le président du PS, de son côté, tente d’apaiser le conflit, autant que faire se peut. « Les relations avec Vooruit », estime son porte-parole, « sont respectueuses et constructives même si nous avons parfois des divergences de vue sur certains sujets, et (il n’est pas question qu’ils quittent le Boulevard de l’Empereur ». « Quant aux listes néerlandophones que souhaite déposer M. Laaouej, cela relève d’une stratégie locale à construire », conclut ce dernier.
Maxence Dozin
BELGA PHOTO DIRK WAEM
