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Iran : « Une chose est certaine : la population n’a plus peur »

par Nicolas de Pape

Alors que l’Iran est secoué par une nouvelle vague de contestation, la mobilisation des commerçants et l’extension des protestations à plusieurs villes du pays inquiètent sérieusement le pouvoir. Inflation galopante, effondrement du rial, pénuries d’eau et d’électricité, silence du guide suprême, pressions extérieures : pour Hanieh Ziaei, politologue spécialiste de l’Iran contemporain, la situation actuelle marque peut-être l’entrée dans une phase de non-retour. Dans cet entretien approfondi accordé à 21news elle analyse les ressorts économiques, sociaux et géopolitiques d’une révolte qui dépasse largement la question du pouvoir d’achat.

21news : Depuis plusieurs jours, des commerçants iraniens, notamment dans le bazar, sont entrés en grève. Quelle est l’origine réelle de cette colère ?

Hanieh Ziaei : Il faut comprendre que ce mouvement s’inscrit dans un contexte socio-économique extrêmement dégradé. L’Iran connaît depuis des années une hyperinflation structurelle, souvent comprise entre 30 et 50 %. À cela s’ajoute l’effondrement du rial iranien, qui n’a pratiquement plus aucune valeur (il s’échange plus ou moins à 1 dollars pour 1,7 million de rials, NDLR). Le chômage est endémique, le coût de la vie explose, et le pouvoir d’achat s’est effondré pour une grande partie de la population.

Le régime a longtemps expliqué cette situation par les sanctions internationales. Certes, elles ont un impact réel, mais ce serait une erreur d’en faire l’unique explication. La mauvaise gouvernance, la corruption et l’inefficacité de l’appareil d’État jouent un rôle majeur. L’Iran est pourtant un pays extrêmement riche, tant par son sol que par son sous-sol. Dans un tel pays, la pauvreté ne devrait tout simplement pas exister.

Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est une colère sociale profonde. Les revendications économiques servent d’étincelle, mais les slogans entendus dans la rue vont beaucoup plus loin. Ils expriment une critique frontale du régime et, de plus en plus clairement, une volonté de rupture.

Du bazar aux universités, une contestation nationale

21news : Le mouvement semble s’étendre au-delà de Téhéran. Est-ce un tournant ?

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