Pour boucler son budget 2026 dans le cadre du Plan Oxygène imposé par la Région wallonne, la Ville de Charleroi introduira une nouvelle taxe visant Brussels South Charleroi Airport (BSCA) : 3 euros par passager au départ, pour un rendement estimé à 15 millions d’euros par an.
Le collège communal a confirmé ce matin une mesure fiscale inédite : l’aéroport de Gosselies devra s’acquitter d’une taxe calculée sur le nombre de passagers qui y décollent chaque année. La pression budgétaire, toujours forte malgré les efforts de redressement engagés, a poussé Charleroi à mobiliser cette ressource nouvelle. La Ville insiste toutefois sur un point : la taxe vise BSCA, non les compagnies aériennes et encore moins les ménages carolos. Elle entend limiter autant que possible le risque d’impact économique direct.
La mesure est justifiée par les externalités générées par l’activité aérienne tels que nuisances sonores, coûts de sécurité, charroi, stationnement envahissant autour des quartiers voisins, autant d’effets dont les finances communales supportent la charge « sans percevoir un euro des activités de l’aéroport », rappelle la majorité. Sur base du trafic actuel, la recette annuelle attendue avoisine les 15 millions d’euros.
Charleroi se montre confiante pour 2026, mais avertit déjà que 2027 sera marqué par de l’incertitude, avec l’extinction programmée de l’aide régionale « Oxygène ». À ce jour, aucune réforme structurelle permettant aux grandes villes de faire face durablement aux charges des « 4 P » — Police, Pompiers, Pensions, Pauvreté — n’a été annoncée.
La taxe sur BSCA constitue donc, pour l’heure, l’un des leviers les plus immédiats pour stabiliser les finances communales.
La Rédaction
(BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR)
