Avec 74,3% des suffrages, le ministre français de l’Intérieur a largement été élu président des Républicains, s’imposant face à Laurent Wauquiez. Une victoire nette pour celui qui, longtemps discret, est devenu l’une des figures les plus importantes de la droite.
Il n’est pas risqué de dire que le passage de Bruno Retailleau au ministère de l’intérieur l’a placé au centre du jeu politique. Profondément marqué par certaines affaires, comme le meurtre en septembre 2024 de la jeune Philippine par un individu en situation irrégulière, il a fait de ces épisodes un symbole de son engagement : « rétablir l’ordre » est devenu son crédo, nourri par une empathie certaine et un refus de la résignation.
Originaire de Vendée, ancien fidèle de Philippe de Villiers, Bruno Retailleau a longtemps cultivé l’art du compromis au Sénat, où il était apprécié pour son sérieux et pour sa courtoisie. Mais derrière les manières feutrées se cache un stratège politique redoutable, estime la presse française, capable en tout cas de gravir les échelons sans fracas. Peu adepte des postures tapageuses, il séduit par sa sobriété et sa cohérence.
Son accession à la tête des Républicains n’est pas exempte de tensions. Ses relations avec Laurent Wauquiez, autre prétendant à la présidence, se sont dégradées au fil du temps. La campagne interne a été âpre, marquée par des accusations de trahison, notamment autour d’un prétendu pacte entre les deux hommes, qui aurait consisté à envoyer Retailleau au gouvernement et son rival au parti. Mais les ambitions ont parlé.
Une recherche de sobriété
Malgré les pression, le ministre de l’Intérieur n’a rien changé à son style : pas de mise en scène familiale, pas de posture médiatique. Son entourage parle de « sobriété ». Lui, estime le Figaro, se veut « utile, fidèle à ses convictions, porté par un sens profond de la mission ».
Désormais à la tête du parti des Républicains, tout commence pour Bruno Retailleau. Reste à savoir comment il articulera sa double casquette de ministre de l’Intérieur et de chef de parti. Une équation sans nul doute complexe, à l’aube de la présidentielle prévue dans deux ans.
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)